« L’assujettissement des femmes en raison de leur potentialité maternelle, dans la société et dans l’Église, et leviers d’émancipation »

3 mars 2023

« L’assujettissement des femmes en raison de leur potentialité maternelle, dans la société et dans l’Église, et leviers d’émancipation », dans Anne GUILLARD et Lucie SHARKEY (dir.), Dieu.e – Christianisme, sexualité et féminisme, Ivry-sur-Seine, Les Éditions de l’Atelier, 2023, p. 221-239.

Premières lignes de la contribution : Les contributions rassemblées dans cet ouvrage collectif ont pour ambition de participer à une meilleure connaissance de la question de la condition sexuée – et des logiques de subordination qui la structurent – au sein des Églises chrétiennes. Poursuivant cet objectif, je propose d’interroger plus spécifiquement la question du point de vue de la situation des femmes, dans les sphères de la vie intime, privée-sociale, publique-politique et, a fortiori, religieuse. À ce propos, il est étonnant de remarquer que, depuis toujours, la maternité est valorisée, voire idéalisée, alors même que, dans l’expérience quotidienne comme dans l’ensemble de notre société, « les femmes-mères » sont « ce sous-sol muet de l’ordre social », selon la très parlante expression de Luce Irigaray (1981). Ce paradoxe, propre à la condition sexuée des femmes, a notamment été mis en lumière par les féministes des années 1960-1970, pour qui les discriminations subies par les femmes sont enracinées dans la maternité et dans l’interprétation symbolique qui en est faite. Cependant, malgré l’importance de leurs travaux et les évolutions sociétales majeures, qu’ils ont permises et accompagnées en faveur de l’émancipation des femmes, il faut aussi reconnaître que les différents courants féministes ne sont pas encore venus à bout du phénomène de la domination masculine. Cette situation des femmes n’exige-t-elle pas, plus que jamais, de revenir à l’endroit même où se noue ce paradoxe, afin de mieux en comprendre les ressorts et de chercher des leviers d’émancipation ? …

 

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