Thèse de doctorat 2020-02-25T22:43:25+01:00

Centre Sèvres – Paris, Facultés jésuites
Faculté de Philosophie

Thèse de doctorat en philosophie

Individuation de la femme à l’épreuve de l’enfantement.
Quatre méditations sur la mère.

Par Clarisse Picard

Thèse soutenue le jeudi 27 septembre 2018
Au Centre Sèvres

Le jury est composé de :

  • Mme Élodie BOUBLIL, Université de Cologne, Rapporteur
  • M. Alain CUGNO, Centre Sèvres, Directeur
  • P. Étienne GANTY s.j., Centre Sèvres, Président du jury
  • Mme Viviane THIBAUDIER, Psychanalyste, Rapporteur

Résumé :

Depuis 1945, l’histoire récente de la maternité montre une dissociation progressive mais continue entre l’enfantement et le corps des femmes, au point que la fabrique d’enfants sans grossesse ni accouchement devient probable (ectogenèse). La perspective de cette mutation radicale interroge la raison d’être de l’enfantement. Pour y répondre, notre méthode est génétique et méditative. Une première méditation, « La mère et la question philosophique », interroge les conditions de possibilité de notre philosophie et cherche à surmonter la double aporie ontologique et métaphysique de la mère en philosophie par la voie de la phénoménologie. Une deuxième méditation, « Donner naissance », explicite l’apparaître à soi de la femme dans l’acte de méditation phénoménologique de son expérience de l’enfantement, acte qui la reconduit au mouvement vivant de l’individuation de soi, qui est une co-genèse de l’enfant et de la mère avec le père. Cependant, donnant naissance à un enfant, la parturiente est confrontée à la réminiscence de sa propre naissance. C’est pourquoi une troisième méditation, « Dé-naître », prend pour thème le retour symbolique vers la Mère par la médiation de l’herméneutique d’un mythe ancien (mythanalyse). Il s’agit, pour la femme contemporaine, de dé-naître de sa première naissance et de renaître à soi-même suivant des modalités de Penser-Être plus complètes et plus complexes. Enfin, une quatrième méditation, « Re-naître », prend pour thème le soi éthique et montre comment l’ethos de la réduction phénoménologique puis celui de la réduction aux faits primitifs indiquent le chemin pour une éthique de la natalité comprise comme capacité du sujet à donner naissance et naître à soi-même, éthique dont l’enfantement est le paradigme, et l’individuation des êtres humains en relation, la finalité. Par ces méditations, l’enfantement prend, pour la femme, le sens d’une expérience philosophique vécue au plus intime de sa chair, dont elle est le sujet en tant que mère. Plus que cela, une phénoménologie de l’enfantement se révèle être une particularisation exemplaire du projet de la phénoménologie transcendantale tout en renouvelant les modalités de pensée traditionnelles de la philosophie occidentale.

Mots clés : Enfant – Enfantement – Genèse – Féminin – Femme – Mère – Origine – Individuation – Phénoménologie transcendantale (E. Husserl) – Psychologie analytique (C. G. Jung).

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